A environ 45 minutes de route de Tiassalé se trouve un parc archéologique tout à fait insolite, figurant sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2006 : le parc archéologique d’Ahouakro. La particularité de ce parc réside dans ses roches naturelles gigantesques et aux formes diverses. Ces imposants mégalithes magmatiques et granitiques dateraient du paléo-protérozoïque moyen (de -2300 à 2150 millions d’années). Le site abriterait également des vestiges préhistoriques datés du néolithique (-9 000 à -3 300 av. J.-C.) : ateliers de polissage comportant des traces d’affûtage d’outils, monuments striés à décor artistique, rochers à parois décorées… Nous avons juste vu quelques roches très polies ayant a priori servi à tanner des peaux d’animaux.
La principale activité à Tiassalé consiste à aller à la rencontre des hippopotames à bord d’une petite pirogue traditionnelle. Mais avant de vous en dire plus, quelques mots sur nos amis les hippos… Les hippopotames communs, ou amphibies, vivent en grands groupes dominés par un mâle polygame et irascible. Ils passent la journée dans l’eau pour se protéger du soleil et se nourrissent d’herbe et de graminées à proximité des berges. La nuit tombée, ils sortent de l’eau pour rejoindre des pâturages, parcourant pour cela jusqu’à 10 km. Ils consomment 40 kg de matières végétales en moyenne chaque nuit. Et bien qu’ils soient herbivores, les hippopotames comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique qui protègent férocement leur territoire et attaquent les humains en cas de danger.
Il faut emprunter l’autoroute du nord, direction Yamoussoukro, et sortir à la sortie « Tiassalé » (après le premier péage). Les 18 kilomètres restant sont hyper rapides car la route vient d’être (re)faite à neuf.
Vous l’avez compris, derrière le mammifère à l’allure «pépère » passant sa journée à bâiller et à brouter, se cache en réalité un « serial killer » causant près de 300 morts par an. C’est pourquoi nous avons hésité avant de faire cette sortie (surtout avec les enfants dont un ne sachant pas nager !). Certains de nos amis nous ont dit que nous étions tarés, d’autres au contraire nous ont assuré qu’il n’y avait aucun danger et que cela valait vraiment le coup. Nous avons fait confiance aux seconds et tout s’est bien passé. A l’issue de mes deux sorties sur le fleuve Bandama, j’ai pu constater que : les piroguiers connaissent bien leur fleuve et maîtrisent parfaitement leur embarcation, ils savent quand il faut éviter de s’approcher des hippopotames, en particulier lorsqu’il y a eu « palabres » entre plusieurs mâles, ils restent toujours à distance des bêtes, ils tiennent à leur vie et ne prennent pas de risque inutile.
Le village de Kanga Nianzé était une des dernières étapes de la Route des Esclaves en Côte d’Ivoire, à l’instar de Gorée au Sénégal et Cape Coast au Ghana. Les esclaves continuaient ensuite leur route jusqu’à Grand-Lahou d’où ils embarquaient pour l’Amérique. La stèle, inaugurée en 2018, mesure 5,2 m de hauteur et 1,9 m de largeur avec des chaines qui symbolisent l’esclavage. Il a été construit entièrement par des jeunes Ivoiriens sur une superficie de 255 m². Le site réservé pour la stèle est de six hectares. Il jouxte la rivière Bodo où les esclaves étaient purifiés. Pour la trouver, arrêter au marché de N’Douci et demandez votre chemin!